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Défi spécial proposé par Domi pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

Notre Commandant Domi nous dit :

" Partout dans le monde, on parle d’élections, communales, parlementaires, fédérales, européennes,

de miss et mister beauté … et que sais-je encore.

Alors j’ai pioché des réflexions souvent cocasses sur les réseaux sociaux, je vous en donne trois

 à vous de les commenter à votre façon, de préférence avec humour et amour

plutôt qu’avec haine et violence, il faut savoir que la haine, appelle la haine et ça ne sert à rien.

 

Voici donc les trois petites réflexions

1)Tu peux pas fesser ton enfant.

   mais tu peux l’appeler Térébenthine.

 

  2) Quand tu te fais passer pour Robin des Bois pour te faire élire

    mais qu’en fait t’es juste Président de la République.

 

3) 2019 : les paquets de farine fuient encore et les spaghetti

    ne rentrent toujours pas dans la casserole. Un peu déçue par le futur.

 

Libre à vous de commenter une seule réflexion, ou deux voire les trois.

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Par ici n° 3 !

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Daisy aime bien recevoir du courrier.

Hélas, sa boîte à lettres, la plupart du temps est vide.

Pas totalement pourtant, une araignée translucide, aussi gracile que la toile qu'elle y a tissé, la squatte. À chacune de ses visites, Daisy lui chuchote « Salut Nénette ! » Nénette, totalement immobile, ne répond rien, elle est peut-être sourde, se dit Daisy en repartant sur la pointe des pieds, sans faire crisser les graviers.

Ce matin, dans l'antre de Nénette, gît une tache blanche. C'est une enveloppe. Une enveloppe à fenêtre.

D'instinct, Daisy déteste ce genre d'enveloppe où son nom apparait encagé dans du papier cristal. Ça sent l'administratif paresseux, le tatillon qui craint une erreur de retranscription, ça a des relents d'Harpagon qui en veut à ses picaillons.

Curieusement, Daisy n'éprouve pas d'antipathie envers cette enveloppe de format banal. Pas d'erreur, elle lui est personnellement adressée, à elle toute seule " Daisy Luzion", pas de doute, c'est bien elle.

Daisy l'ouvre avec gourmandise. Elle découvre un petit carton semi-souple, aussi lisse que du cuir fin. Sans chichi le carton décline son identité : "CARTE ÉLECTORALE". 

Ce qui plait aussitôt à Daisy c'est sa couleur discrète, elle pourra sans souci l'appareiller aussi bien à ses tenues d'hiver qu'à celles d'été.

Son gabarit modeste lui convient également, elle s'accommodera d'une poche intérieure ou bien d'une poche appliquée - pas obligatoirement passepoilée - ou encore, d'un fin réticule. Seul le transport en porte-monnaie riquiqui qui la cornerait et la déformerait, est à exclure, trop commun pour cette proprette dument renseignée, estampillée, numérotée, paraphée par un édile, prête à servir de laisser passer.

Ce petit carton en main, Daisy se sent valorisée, toute puissante !

Elle va enfin pouvoir s'exprimer ! Elle va VO-TER.

Elle court l'annoncer à Nénette qui ne bouge pas d'un cil. Déçue Daisy lui claque la porte au nez, la traite de bestiole insensible et tourne les talons en s'appliquant à faire bruyamment craquer chaque gravier.

Le jour "J", brandissant son sésame cartonné, celui par lequel elle va CHANGER LE MONDE, Daisy court à la votation.

Elle ressort l'esprit léger, avec le sentiment du devoir accompli.

Si elle ne se retenait, Daisy se laisserait aller à quelques entrechats ! Elle se réfrène juste à temps - elle est honorablement connue par ici . Elle se contente d'afficher une mine du ravi de la crèche.

Intérieurement elle jubile  « J'ai VOTATIONNÉ ! J'AI VOTATIONNÉ, J'AI VOTATIONNÉ ! LE MONDE ENTIER VA CHANGER (ter aussi, soyons fous !) »

Toute guillerette, elle rejoint son véhicule automobile, s'y enferme, vitres bien closes, comme dans son chez elle et là, elle piaille à tue tête « J'AI VOTÉ LE MONDE ENTIER EST CHANGÉ ! ». Pour faire bonne mesure, elle l'accroit de ter à quater !

Après s'être bien égosillée, elle rugit un grand soupir d'aise et met le contact.

Et là, c'est L'UPPERCUT. 

Daisy est sonnée.

Ses pupilles se dessillent...

Elle coupe le contact.

Daisy Luzion, celle qui vient d'aller voter pour que CHANGE LE MONDE, s'aperçoit, désillusionnée, que RIEN N'A CHANGÉ...

Pour preuve : sa torpédo a TOUJOURS trois pédales et elle, seulement deux pieds,TOUJOURS trois rétroviseurs et elle, juste deux yeux.

La pendulette de son tableau de bord indique TOUJOURS qu'une minute égrène soixante secondes.

Arrivée chez elle, elle a une furieuse envie de pommes de terre, elle en attrape une, mord dedans, la recrache, dégoûtée. Pour être mangeables,  les patates doivent TOUJOURS être cuites, sa votation n'a rien changé.

Écœurée, elle file se coucher en espérant que le lendemain, grâce à son bulletin, TOUT SE  SERA AMÉLIORÉ. Que nenni ! le lait félon débordera ENCORE de la casserole dès qu'elle tournera les talons et plaf sa tartine tombera ENCORE côté confiture, scotché au carrelage.

Quelle déconvenue...

Quel désenchantement.

Malgré son vote en faveur du changement, Daisy constate que le dimanche est TOUJOURS suivi d'un lundi et, le lundi, on se remet au travail.

Comme elle a besoin de digérer sa désillusion, elle prend une voix sépulcrale et prévient son employeur de sa défection, pour cause de vilain méchant viru-crobe.

Il a neigé, ce qui ajoute à sa détresse. Impossible à Daisy d'aller saluer Nénette sans que ses pas laissent de traces; la voisine-virago la dénoncerait illico. Là non plus SA VOTATION N'A RIEN CHANGÉ...

Ce temps glacé lui donne des envies de soupe à l'oignon, pourtant, Daisy n'aime pas retrouver les oignons dans sa soupe. Qu'à cela ne tienne elle va les "passer", sauf qu'elle pose directement la passoire dans l'évier et ne récupère QUE les oignons...

MAIS À QUOI A SERVI SA VOTATION ? CELLE QUI DEVAIT CHANGER LE MONDE EN 2019 ?

Daisy Luzion est déçue.

Puisque son petit carton magique, doux comme cuir fin, n'a point amélioré LE MAINTENANT, qu'en sera-t-il du FUTUR ?

Elle chausse ses charentaises à l'envers, ce qui brouillera les pistes - l'espionneuse en sera pour ses frais - prend son faux viru-crobe sous le bras et court délibérer de ce MONDE À CHANGER, avec Nénette !

 

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Défi n° 221 proposé par Zaza - Rambette pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

Zaza nous dit :

" Je prends la barre dans la catégorie des ZZZZ, après l'amie Jazzy. Je vous propose de concocter une petite histoire zazatesque, vous connaissez mon esprit déjanté !"

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Z comme Zaza !

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Salut Zéphyrin, mon vieux zig !

              Tu m'avais fait promettre de te donner des nouvelles dès mon installation à Zanzibar. Nous z'y voilà ! Non, non, ne zonzonne pas...Tu risques d'être un peu dézillusionné... J'explique.

                Le zazou qui m'a refilé mon billet d'avion venait de passer trois z' heures accoudé au zinc du bar Le Zénith où il avait descendu une demi douzaine de zapatas - " Le cocktail zapata, ça ne se rate pas " promet la réclame - ça n'avait pas loupé mon zozo ! Six mélanges téquila, Cointreau, bière, liqueur de café l'avaient complètement rétamé. Ce zouave s'est emmêlé les pinceaux; sur son clavier de réservation aérienne, il a tapé un nom de ville en "Z" complètement au hazard, si bien qu'après une voltige dans une espèce de zeppelin zigzagant, je me suis retrouvé, non pas à Zanzibar mais à... Zuydcoote !

                        Malgré cette erreur d'aiguillage, je t'annonce que tu as perdu ton pari. Souviens-toi tu m'avais dit : « Je te parie un kilo de zan en rouleaux que tu n' seras même pas cap' de m'envoyer une photo de toi - zoomée, pour que je te reconnaisse bien - sur le dos d'un zébu.» Si fait, si fait ! J'y ai même ajouté un zeste d'excès de zèle : non seulement tu me verras sur le dos d'un zébu, mais aussi sur celui d'un zèbre ! Il te faudra donc doubler la dose de zan ! Bah... Zut ! Je te l'accorde, j'ai un peu triché... Histoire de dérouiller tes zygomatiques, j'ai paradé sur les bêtes sauvages d'un manège de fête foraine planté au milieu de zinnias zinzolins. Crois-moi, mon postérieur s'en souvient, leur coque en plastoc' est beaucoup moins souple que la zibeline !

                     Pardonneras-tu ma supercherie si je te dis qu'on ne trouve aucun zoo à Zuydcoot ? J'en suis le premier déçu, moi qui voulais épater le zanzibarite avec mon diplôme de zoothérapeute fraîchement imprimé... Ici, pour le zuydcootois, il vaut moins que zéro. Si bien que je gagne ma vie, tant bien que mal - juste de quoi me payer quelques zakouskis rassis - en bradant des zips pour fermetures Éclair et des zappettes qui zappent, zou, aussi vite que l'éclair ! Bref, je vis en opulente indigence ( eh oui mon pote, je suis toujours le champion des z' oxymores !).

                        Ce matin, mon signe zodiacal recommandait " Restez zen en suçotant du zan " ! À bon entendeur, salut !

                         Ton vieux camarade,

                                                     Zébulon.

 

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Défi n° 220, "centons" proposé par Jazzy pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Jazzy nous propose  de jouer aux centons.

Attention, elle n’a pas dit santons,  pas question de manipuler

ces fragiles figurines en argile des crèches provençales…

Dans la Rome impériale on appelait “cento” les morceaux de tissu dépareillés

que cousaient les légionnaires afin de se fabriquer un sous – vêtement

qui puisse leur tenir chaud sous la cuirasse de métal .

Par analogie le centon est un jeu littéraire qui consiste à composer

un poème original à partir de vers empruntés à divers auteurs .

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La cigale ayant chanté tout l'été (Jean de La Fontaine (JLF). La Cigale et la Fourmi)

tenait en son bec un fromage. (JLF . Le Corbeau et le Renard)

Elle (en) retira l'os (JLF. Le Loup et la Cigogne)

- on l'avait réservé pour la table des dieux - (JLF. Le Corbeau voulant imiter l'Aigle)

et retint à dîner commère la cigogne. (JLF. Le Renard et la Cigogne)

Sur un tapis de Turquie le couvert se trouva mis, (JLF. Le Rat de ville et le Rat des champs)

voilà commencement de chère et de festin ! (JLF. Le petit Poisson et le Pêcheur)

(Tout à coup) À la porte de la salle (elles) entendirent du bruit, (JLF. Le Rat de ville et le Rat des Champs)

(plaf !) le vase où meurt cette verveine d'un coup d'éventail fut fêlé, (René François Sully Prudhomme)

(elles détalèrent)

et tombèrent de Charybde en Scylla... (JLF. La Vieille et les deux Servantes)

(Le temps passa)

Un jour sur ses longs pieds (JLF. Le Héron)

(la cigale) marchait d'un pas relevé et faisait sonner sa sonnette (JLF. Les deux Mulets)

- rien ne sert de courir il faut partir à point - (JLF. Le Lièvre et la Tortue)

dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, (JLF. Le Coche et la Mouche)

près d'un certain canton de la basse Bretagne appelé Quimper -  Corentin. (JLF.  Le Chartier embourbé)

(Elle croisa)

un carpeau qui n'était que fretin, (JLF. Le petit Poisson et le Pêcheur)

(c'était) Perrin Dandin. Il arrive (JLF. L'Huître et les Plaideurs)

disant :  « Regardez bien, ma sœur,  (JLF. La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf)

je plie et ne romps pas. » (JLF. Le Chêne et le Roseau)

Il suivait son idée, c'était une idée fixe, (Jacques Prévert)

( répétant à l'envi :)

« Savez-vous ce que c'est que faner ? Faner est la plus jolie chose au monde, c'est retourner du foin en batifolant dans une prairie (/...) avec une fourche et un râteau ! (Marquise de Sévigné)

C'était merveilles de le voir, (JLF. Le Savetier et le Financier)

cotillon simple et souliers plats, (JLF. La Laitière et le pot au lait)

il fait le veau sur son âne ! (JLF. Le Meunier, son Fils et l'Âne)

« Ça te va tes souliers pointus

même s'ils sont fichus

ça flatte tes gambilles. » (le complimenta Léo Ferré)

« Les miroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer les images.» (Jean Cocteau)

(répliqua, acide) une mouche (qui) survint. (JLF. Le Coche et la Mouche)

« Va-t'en chétif insecte excrément de la terre, ( JLF. Le Lion et le Moucheron)

bon pour les goujats... » (JLF. Le Renard et les Raisins) cria Dandin.

( La mouche répliqua :)

« Puisque tu manies aussi bien l'invective, tu pourrais au moins me bénir de t'avoir appris à parler...» (Aimé Césaire.)

(Souviens-t'en, dit la mouche :)

« On a souvent besoin d'un plus petit que soi. » ( JLF. Le Lion et le Rat)

 

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